VIVRE SLOW

Le poids des objets

Je suis rentrée de la librairie avec un livre pour enfants mais pour moi aussi : Toutes les choses avec lesquelles de Gaia StellaC’est un livre magnifique. Un concentré de nostalgie, d’enfance. De ces objets qu’on a tous vus chez nous ou chez nos grands-parents. De ceux qui vous font voyager dans le temps. De ceux que Merci Ginette sait chiner le dimanche. Qu’on aimerait tous encore avoir, retrouver. Parce que les objets sont bien plus que des objets. Ils sont nos souvenirs, notre passé, notre lien avec les autres. Ce qui nous retient, nous rappelle et…. nous encombre.

Après 11 ans de mariage et 3 enfants, autant vous dire que même si j’aime le rangement, la maison ne va vite plus suffire à stocker toutes ces choses que nous achetons, recevons, gardons. Une maison qui se transforme en entrepôt. Des tiroirs qu’on remplit. Des objets qu’on oublie. Et le déclic… Un décès, un mariage, besoin de place, besoin de trier, de ranger, de dégager les objets entassés depuis des années. J’ai depuis plusieurs mois suivi les pas de Sandrine Franchet en matière de désencombrement. Comme elle, je constate le temps que cela prend, l’énergie que cela demande. J’avais sous-estimé les émotions que cela me coûterait. Il y a des objets déterrés du fond d’un carton qui me font l’effet d’un trésor perdu. Des objets possédés qui nous possèdent désormais et toute séparation semble impossible. Se remémorer la date de son achat, le lieu de sa trouvaille ou encore la personne qui vous l’a offert, l’occasion qui l’a fait se retrouver là. Se répéter qu’une vie ne se résume pas aux choses que l’on possède, que tous ne sont pas essentiels. Au Japon, un éditeur (Fumio Sasaki à Tokyo) a fait le choix de vivre avec le moins possible, son appartement ne compte que 150 objets, vêtements compris.

Mais comment trouver une telle simplicité quand on est/a un esprit créatif ? Quand toutes les fournitures s’accumulent autour de nous, quand tous les livres, les magazines, les carnets… nous tendent la main. Comment ne pas se sentir encombrée par tout ce que notre activité suppose de posséder ? A-t-on besoin d’espace et de vide pour créer ou a-t-on besoin de toutes ces choses qui nous inspirent pour travailler ? Un vase, une image, un vieux bureau d’études…. Une chose est certaine, notre environnement, notre espace de travail influe notre activité, notre inspiration, notre créativité et les objets en font partie. Alors dans tout ce tri de mes 35 ans de vie seulement, je choisis…. Je garde les plus précieux à mes yeux et je donne les autres. Chaque voyage dans le Kent en Angleterre est l’occasion de déposer dans les “charity shops” (des Emmaus un peu partout outre-manche – pour des causes diverses et toutes aussi légitimes) des sacs lourds qui allègent notre chez nous.

J’ai appris beaucoup sur moi ces derniers temps, je sais aussi désormais combien posséder des objets n’est pas nécessaire au bonheur mais combien le bonheur peut se retrouver dans un seul objet. Je me suis séparée de ceux qui me pesait et j’ai gardé ceux qui ont du poids. Parce qu’après tout, en Physique, le Poids est une force, celle qui relie la réalité à la gravité.

 

 

 

1 Commentaire

  1. 22 idées de livres diférents pour Noël | Ma Petite Valisette - Le Blog

    5 décembre 2016 at 9 h 33 min

    […] ou nostalgiques : Toutes les choses avec lesquelles – ed. […]

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