ENTREPRENDRE, Parcours

Parcours : elle plaque tout pour l’apiculture

Vous avez du le ressentir sur ce blog, depuis quelques temps je vous parle plus de ma connexion à la nature, de ce besoin de renouer avec ce qui a baigné mon enfance : la campagne, la forêt, les animaux.. J’évolue et ce blog aussi mais le fil conducteur reste le même, celui de partager le travail fait-main de femmes et de créatrices qui ont pour passion leur travail, leur volonté d’apporter leur pierre à l’édifice, aussi petite soit-elle, aussi grand soit-il.

Les notions de valeurs et de changement positif sont aujourd’hui de plus en plus présentes dans l’univers entrepreneurial français et mondial. Et même si certains en profitent, en jouent, je sais en revanche que d’autres le font par convictions profondes et honnêteté. C’est le cas de Charlotte, nouvelle apicultrice dont j’ai croisé le chemin sus Instragram sous le nom de Printemps Sauvage. Comme beaucoup d’entrepreneuses, Charlotte est généreuse et a accepté de répondre à mes questions sur son parcours et son envie de reconversion récente.

1.Quel est votre parcours ? Comment en êtes vous arrivée aux abeilles ?

Mon parcours est assez atypique et principalement artistique. Touche à tout, j’ai toujours eu la curiosité et l’aisance d’emprunter des chemins originaux. La musique est entrée dans ma vie il y a 15 ans, chanteuse, auteur compositrice, interprète à la guitare et au piano, j’ai accumulé plusieurs projets musicaux en même temps et dans plusieurs styles différents. Après 9 ans de carrière avec mon propre projet, et une première reconversion dans la musique à l’image, j’ai mis un terme à ma carrière. Cet univer m’a fait vivre de magnifiques moments, mais aussi les pires.

Ma vie n’avait plus de sens, je trouvais cette industrie superficielle, très opportuniste et intéressée, sans valeurs concrètes… et j’ai tout plaqué ! La meilleure décision que j’ai prise de ma vie, une vrai bouffée d’air frais.

La réalité m’a rattrapé, retour à la case départ, la page blanche, les questionnements « qui suis-je », « qu’est ce que je veux faire de ma vie »… Alors j’ai remis les pendules à l’heure, jai cherché des formations dans d’autres domaines comme l’architecture d’intérieur ou la restauration d’oeuvre d’art.

Mon anniversaire arrivant, étant dans une démarche zéro-déchet, slowlife et un peu minimaliste, j’ai demandé comme cadeau une découverte de l’intérieur d’une ruche,  plutôt qu’un cadeau matérialiste. J’ai toujours aimé le miel, les abeilles et la nature. C’était donc l’occasion d’y jeter un oeil de plus prêt !

Au final, le cadeau s’est transformé : on m’a offert une ruche, avec les abeilles, et l’initiation sur la saison et même la récolte de mon premier miel !

Grâce à Patrick qui m’a transmis son savoir et sa passion pour les abeilles, et ma mère qui était de mèche pour ce cadeau hors norme, ce fut le déclic : une révélation, une évidence.

C’était donc ça ma reconversion ! Travailler pour dame nature, faire du miel, partir de Paris, fusionner mes intérêts avec mon job.

S’en suivent, beaucoup de recherches, de lectures, et un intérêt grandissant pour l’écologie et l’apiculture, une passion née. Gaël, un ami apiculteur en Nouvelle Zélande m’a dit « Attention c’est une passion qui pique ». Il avait raison !

Dans la continuité de mes recherches, j’ai contacté des entreprises apicoles, des apiculteurs, des associations, des structures etc pour me familiariser avec cet univer agricol encore inconnu.

L’été dernier, lors de ma première récolte, j’ai donc imaginé et créé Printemps Sauvage, une marque de miel et de produits artisanaux apicoles, bio, naturels, éco-responsable, zéro-déchets (et à l’avenir des cosmétiques naturels issus des produits de la ruche) ; un projet professionnel en équilibre avec mon mode de vie, ma créativité et mes petis moyens.

Les abeilles m’ont véritablement montré le nouveau chemin de ma vie.

Aujourd’hui j’ai fait la rencontre de personnes merveilleuses, vécu des expériences insolites… Je remercie chaque instant et chaque personne car cela à rendu ma vie délicieusement joyeuse et belle. Lorsque je parle de mes projets d’apiculture et de ma démarche, il y a en retour beaucoup de soutien, d’encouragement, et d’engouement. C’est très touchant, un véritable moteur pour avancer !

J’avoue que l’apiculture prend une place que je n’aurai jamais imaginé il y a un an : je vis abeille, je dors abeille, et je mange du miel… Tout avance vite et bien, je suis sur un petit nuage.

2. Vous avez différents comptes insta, vous semblez très active dans votre domaine, comment gérez vous tout cela ?

Actuellement, je gère 4 comptes instagram et 3 pages facebook ! J’adore la communication et le partage, et j’ai quelques compétences dans ce domaine.

L’apiculture et les abeilles font la Une de l’actualité, il est important de bien communiquer à ce sujet et informer le public sur les enjeux sur la biodiversité, l’écologique et même les enjeux sociaux.

Je gère @oeildecha comme un blog, sans réel calendrier de publication. C’est juste du plaisir, j’y partage ce qui me fait vibrer, mes intérêts (végétarianisme, slowlife, zéro-déchet, se reconnecter à la nature…). Jusque là je n’avais pas de rigueur avec ce compte, mais beaucoup de followers m’écrivent et me soutiennent alors j’ai décidé de passer à la vitesse superieur en partageant plus de contenu. L’occasion pour moi de m’adonner à la photo (une autre passion).

Le compte de ma marque @printempssauvage est plein démarage, je l’imagine comme une marque native instagram. La saison apicole bat son plein, la récolte de mes 10 ruches a pris du retard avec les aléas climatiques, beaucoup de choses à mettre en place pour lancer le projet, les fournisseurs à trouver, organiser le temps pour les confections artisanales, faire face à des questionnements logistiques, matériels et administratifs. Tout cela n’est pas si évident à gérer, je l’avoue.

Le lancement officiel de Printemps Sauvage est en septembre à Paris… Stay tuned !

Je m’intéresse beaucoup à l’apithérapie, je compte d’ailleurs suivre une formation pour devenir apithérapeute. Depuis quelques mois avec @citybzz, nous préparons un projet d’envergure ensemble, celui de créer un centre d’apithérapie à Paris. Volkan Tanaci est un apiculteur qui me soutient beaucoup dans mon projet professionnel et je l’en remercie infiniement !

Enfin, je suis bénévole en communication digitale pour l’association @abeilleetjoie , une miellerie collaborative et pédagogique à Paris. Grâce à l’association, il s’y passe des moments de partage, de rencontre, de sensibilisation qui sont très précieux.

Tous ces projets se superposent, s’accordent et s’entremêle. Je fais le grand écart entre Paris et la Bourgogne, en train, en voiture… à une fréquence soutenue. Au moins, je me sens vivante, active, passionnée.

Pour le moment, c’est un peu la course, une période de transition mouvementée, je n’ai pas encore trouvé l’équilibre idéal entre chaque projet, l’énergie et le temps a y consacrer. J’arrive un peu à ma limite d’improvisation !!! Déjà que l’apiculture est un travail très concret et terre à terre, il en est bien plus pour la gestion d’une petite marque.

Mais tout cela et dynamisant. J’aime les challenges, les nouvelles expériences, les rencontres et le partage.

3.Quels gros ou moins gros challenges rencontrez vous au quotidien et comment y faites vous face ?

Ma reconversion est très récente, à peine un an. Certe mon aisance à apprendre et assimiler de nouvelles choses me permettent d’avancer rapidement et de les mettre en oeuvre. Mais parfois je suis un peu prise de court par certaines situations au rucher, des doutes, des hesitations, la peur de faire le mauvais geste. Alors je demande conseils, généralement cela confirme mon intuition et cela me redonne confiance.

Du jour où j’ai mis les mains la ruche pour la première fois à aujourd’hui, les étapes se succèdent très rapidement et le projet évolu. Je dois m’adapter aux changements, me tenir à ajuster et affiner Printemps Sauvage, car cela prend une envergure que je ne l’aurai pas anticipé plus tôt.

Je reçois des propositions de collaborations, de distributions dont je n’ai jamais osé imaginé ! Je vis des expériences insolites comme participer au salon international de l’agriculture, à Jardins, jardin, être invité par French Curiosity Club pour parler de mon expérience, ou bien être contacté par Gisou une marque de cosmétique (avec du miel et de la propolis) pour extraire du miel aux Galeries Lafayette des Champs Élysées… improbable et surprenant.

Ces challenges je les accueille les bras ouverts ! Ce sont des opportunités à saisir, des petits cadeaux de la vie.

C’est très encourageant, mais parfois je peux me sentir un peu dépassé car tout va très vite, et prend beaucoup plus d’empleur. Ça demande une reflexion complète du projet ! Un gros challenge très excitant. Je suis bien entourée, conseillée et soutenue, je ne me sens pas seule face à l’entrepreunariat.

 

4.Quels conseils donneriez vous aux entrepreneuses qui comme vous souhaitent se lancer dans des business responsables ?

Je n’ai pas de véritable expérience dans l’entreprenariat, mais j’ai beaucoup d’intuition. Donc mes conseils sont issus de mon expéreince très récente.

Pour se lancer dans un business, il faut être conscient que cela prend du temps, il faut être patient et savoir prendre du recul. La vie est inconstante, les projet pro aussi !

Dans le business responsable, il y a de magnifiques choses à créer, penser, une demande croissante de références plus écofriendly, naturelles, locales. Pour une entrepreuneuse dans ce domaine, il y a un réel rôle de sensibilisation à l’écologie et au mode de consommation à tenir avec rigueur. J’encourage vivement toutes personnes souhaitant s’aventurer dans un business responsable, car nous avons besoin de personnes sensées, sincères et responsables face à l’avenir de notre monde. Toutes les idées sont bonnes et bienvenues.

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