Réfléchir à sa reconversion professionnelle
Changer de métier ne se fait pas en une nuit. Difficile de s’improviser photographe professionnel quand on est comptable (et l’inverse marche aussi). Difficile ne veut cependant pas dire impossible mais un tel changement demande une vraie préparation. S’il est possible de tout quitter sur un coup de tête (et admettons-le, la spontanéité a du bon), prendre le temps de réfléchir à la suite avant et pendant votre transition est un vrai bonus quand on peut se permettre de prendre le temps de se poser les questions nécessaires au préalable. Outre les questions mathématiques et financières qui supportent un projet créatif, entrepreneurial et professionnel, la première question devrait être : suis-je fait(e) pour ce nouveau métier ou dans notre cas plus précisément suis-je fait(e) pour la vie d’entrepreneur(e) ?
Certaines personnes s’étant lancées dans cette voie réalisent après coup que ce mode de fonctionnement n’est pas pour elles. Auraient-elles pu faire l’économie de cette expérience non-concluante ? Les partisans de la psychologie positive y verrait cependant une expérience formatrice. Devenir entrepreneur c’est retourner seul à l’école : tout est à apprendre, à expérimenter, à découvrir et à recommencer… Mais l’énergie et l’investissement financier peuvent aussi ruiner le moral et le portefeuille des candidats. J’entends souvent dans les formations que j’anime le sentiment d’inconfort que rencontrent les participantes encore salariées. Elles ne se retrouvent plus dans leur emploi dénué de sens et de valeurs humaines ou sociales (à lire cet article des Inrocks sur ces jeunes qui ne se retrouvent plus dans des “métiers à la con“. La motivation les a quittées au profit d’une autre activité, celle qu’elles exercent pour le moment à titre de loisirs le week-end ou durant leur temps libre. Cet exécutoir se transforme peu à peu en une alternative professionnelle envisageable. Mais voilà faire de son passe-temps une activité rémunératrice est une transition bien particulière. Y voir une échappatoire est naturelle, mais mieux vaut-il tester sa décision auprès de spécialistes de la reconversion professionnelle si l’envie de faire le grand saut vous titille de plus en plus.
Pour savoir si une telle reconversion vous sera bénéfique, il est possible de passer à temps partiel (à voir selon les accords de vos branches) pour développer doucement votre business créatif et faire l’expérience grandeur nature de ce qu’est l’entreprenariat. Si une telle organisation de votre temps de travail salarié n’est pas possible, il existe une autre étape intermédiaire : le Bilan de Compétences. Cette démarche vous permettra de faire le point sur ce que vous savez et aimez faire de façon à mettre en évidence une nouvelle orientation professionnelle. Cela peut donc vous permettre de confirmer ou d’infirmer votre désir d’entreprendre. Un bilan de compétences dure au minimum 3 mois et se décompose en 3 étapes : 1. Une phase préalable de découverte. 2. Une phase d’investigation. 3. Une phase de conclusion. Marie-Noëlle Gonet, coach de carrière, explique combien le bilan de compétence est un engagement de la part du candidat. Le conseiller n’a en effet “qu’un” rôle de révélateur. Il est là pour accompagner la personne dans son cheminement : à commencer par la connaissance de soi. Retracer son parcours professionnel permet une vraie prise de conscience positive sur le chemin parcouru, faisant émaner ainsi ses forces et ses atouts. Savoir comment on fonctionne, quels sont nos traits de caractères (appétence pour la créativité, l’innovation, goût du risques…) sont autant de résultats qui sortiront des outils psychologiques utilisés dans cette démarche. Le bilan apporte donc dans un premier temps une véritable grille de lecture de soi. Commence alors la seconde partie d’investigation, pendant laquelle le candidat a tout intérêt à se rapprocher de personnes déjà entrepreneurs (dans le cas ou cette orientation se précise) pour voir par lui-même en échangeant avec ces “vrais” acteurs si cette voie lui convient. Enfin pour ne pas laisser la personne seule face à la route qui l’attend, un plan d’actions à court/moyen/long terme lui sera proposé mais ce en toute autonomie. C’est alors que les boutiques de gestion ou encore les CCI peuvent prendre le relais pour accompagner l’entrepreneur en herbe à avancer dans son projet.
A ce titre, il existe dans certaines CCI des dispositifs permettant d’établir un diagnostic avant de vous lancer dans la création de votre propre entreprise. Vous disposez ainsi d’un nombre heures d’accompagnement pour vous aider à connaître vos capacités entrepreneuriales. Si vous êtres cadre, sachez que l’APEC peut aussi vous conseiller dans votre changement de carrière (lire cet article de l’Express à ce sujet) en vous faisant bénéficier d’une entretien d’une heure gratuit avec l’un de leurs conseillers. Enfin, renseignez-vous auprès du réseau des Fongécif qui dispose de conseillers en évolution professionnelle, ce dispositif étant aussi gratuit.
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