Développement, ENTREPRENDRE

Entreprendre en respectant ses valeurs

Ces dernières semaines, j’ai reçu sur Pitimana, la plateforme des créateurs du fait-main français, que j’ai reprise il y a un an, des candidatures de créatrices me disant vouloir rejoindre Pitimana car elles se retrouvaient dans ses valeurs : une place de marché à taille humaine (je suis seule à la gérer), une attention portée aux photos, la nécessité d’être déclaré pour pouvoir y vendre, le respect du travail fait-main en toute légalité.

Le mot “valeurs” est aujourd’hui incontournable pour qui fait un peu de marketing et notamment sur le web où les marques n’ont pas d’autres actions à mener que celles de partager du contenu. Ce contenu les représente et les incarne. Loin des techniques de vente forcées d’hier, nous sommes aujourd’hui dans l’ère du marketing permissif qui donne les pleins pouvoirs aux clients, qui vous choisiront s’ils se retrouvent dans les valeurs et les promesses que vous prônez.

Avoir des valeurs, c’est une chose, les incarner et les tenir dans la durée en est une autre. En effet, si on aime le travail bien-fait et la cohérence des actes, ce qui est souvent le cas des entrepreneuses créatives, la réflexion de l’entrepreneuriat responsable se mène sur tous les fronts.

Une telle démarche est un réel engagement. Elle s’avère d’ailleurs être un vrai parcours du combattant, d’autant plus si on souhaite pouvoir proposer un prix final acceptable par le plus grand nombre. La motivation de l’entrepreneuse créative est rarement financière. Elle recherche le bien-faire et la cohérence dans son travail et c’est ainsi qu’elle s’appliquera entre autres à :

  • Rechercher des fournisseurs dont les modes de production respectent l’environnement, produisent en France, localement près de chez soi est un idéal presque impossible ! Le sourcing de matières éthiques est un véritable travail de fourmi. Malheureusement la France a perdu beaucoup de sa production, désormais délocalisée. Il est difficile (mais pas impossible de trouver des fournisseurs dans l’Hexagone, il faut souvent se tourner vers des pays limitrophes comme l’Espagne, le Portugal ou l’Angleterre… Et en parlant de fournisseurs responsables, je vous recommande le site : Dream Act spécialisé dans ce type de prestataires.
  • Produire et fabriquer sans perdre ni jeter. La créatrice est économe, elle n’aime pas perdre et c’est tant mieux. Nombreuses sont celles qui travaillent main dans la main en nouant des partenariats : rachat de chutes de tissu, de chutes de cuir, de bois… Quand on a pas besoin de gros volumes, il peut être judicieux de se rapprocher d’autres entrepreneuses ou commerces locaux pour “récupérer” ce qui est encore exploitable.
  • Soigner leur packaging. Difficile de continuer à utiliser du plastique pour emballer ses créations et les remettre aux clients sur les marchés par exemple quand on s’est appliqué à travailler des matières nobles et le plus naturelles possible. Il n’est pas rare de voir des créatrices récupérer dans les commerces de proximité des cartons presque intacts et encore utilisables destinés pourtant à la poubelle.

Le recyclage, l’upcycling ou encore le troc sont des options à considérer.  Avec l’utilisation désormais trop facile d’Internet, nous avons perdu l’habitude de privilégier le local et le “fait en France” pour tous les aspects de notre business (comme l’impression de nos cartes de visite ou de nos flyers par exemple). Hors il est primordial que nous soyons aussi les acteurs de cette économie responsable dans laquelle s’inscrivent les entrepreneuses et entrepreneurs d’aujourd’hui. Il nous faut penser autrement et faire travailler des partenaires français qui partagent les mêmes valeurs que nous. Un peu comme j’ai repenser ma consommation quotidienne pour réduire mes déchets (mise en place du compostage au jardin, suppression des bouteilles plastiques et des gels douche par exemple…), je réfléchis désormais à utiliser des outils de travail plus “français”. Je pense notamment à opter pour une solution d’emailing française (comme Serbacane, Send in Blue ou encore MailJet) et donc à délaisser la solution américaine que j’utilise pourtant sans soucis depuis des années.

Car il n’y a qu’en changeant nos habitudes, en nous efforçant de rester cohérent que nous pourrons enfin avoir un impact positif et soutenir au maximum les personnes comme nous, qui le méritent.

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