Développement, ENTREPRENDRE

Mon Bilan 2020

Qu’il est dur de commencer ce bilan… Moment pourtant tant attendu tous les ans, à cette époque de l’année ou je m’assois devant mon pc, pour prendre le temps de faire le point sur ces 12 mois écoulés, de comparer les choses accomplies à ma wish-list initiale de janvier.

Qu’il est dur de se rappeler comment cette année à commencer, combien je suis endeuillée, combien j’ai pleuré, pour lui décédé, pour mes enfants orphelins à jamais, pour moi maman solo désormais. Qu’il est dur de remercier la vie pour ce cadeau empoisonné, pour cette année confinée, pour tout ce dont nous avons été privés. Qu’il est dur de se lever le matin, chaque matin, de poser à terre le pied, puis le second, puis de marcher, malgré la fatigue accumulée, malgré les yeux cernés des larmes versées dans la soirée. Qu’il est dur de rester, d’affronter la réalité, les dents et les poings serrés, le dos courbé par le poids des pensées, la valeur des souvenirs d’un temps à deux passés.

 

Mais qu’il est bon de continuer, animée toujours par la même volonté, celle de ne pas sombrer, celle de ne pas se noyer dans une ivresse qui appelle la tristesse à rester. Qu’il est bon de se sentir épaulée, même distancée, même isolée, même frustrée par cette solitude imposée. Qu’il est bon de pouvoir parler, pleurer, crier, insulté le plus con des employés d’une société que mon mari a pu engraisser. Qu’il est bon de se sentir vivante et vaillante dans un monde affaibli, apeuré. Qu’il bon d’avoir des projets, de les imaginer, d’en accoucher même peinée, de les annoncer et de les lancer.

Pas de livre publié pour moi cette année, mais d’autres combats menés et de belles choses dont je peux me féliciter. J’ai finalement décidé de conserver Pitimana, marketplace de créateurs du fait-main, alors que j’aurais voulu tout revendre, tout arrêter. Deux stagiaires me sont même venues en aide. J’ai trouvé un peu de temps pour publier sur ce blog en mettant notamment à l’honneur des entrepreneuses qui ont elles aussi réussi à puiser dans le deuil l’énergie de faire bouger les choses.

J’ai créé et lancé, le jour de l’anniversaire de mon mari, le 18 décembre dernier, un compte dédié aux veuves : V comme Vie pour mettre en lumière la vie de celles qui vivent cette épreuve avec toute l énergie nécessaire. #vcommevie

J’ai trouvé le courage, je ne sais comment, d’enregistrer avec Sophie Roux de Creative Lifestyle un podcast sur la mort de mon mari : “La mort c’est compliqué”  et de répondre à deux interviews sur le blog Everything.fr :

Sophie-Charlotte nous parle d’éducation, quand on devient une maman solo trop rapidement face au décès de l’autre parent.

Sophie- Charlotte confinée avec ses enfants en Normandie.

J’ai décroché un emploi à temps quasi complet dans une école, qui m’a ailleurs adressé récemment une promesse d’embauche en CDI pour la rentrée 2021. J’ai donc décidé de proposer aux entrepreneuses qui, comme moi, souhaitent reprendre un travail salarié, une formation en ligne pour y arriver en commençant par faire une introspection sur leurs années d’entreprenariat. J’ai pu tester ce nouveau format de workshop avec 6 entrepreneuses ayant cette même problématique et je suis heureuse de le proposer en 2021 :

Workshop après l’entreprenariat

J’ai fait de nombreuses et belles rencontres, j’ai été surprise, émue, déroutée par les réactions des uns et des autres, j’ai marché, j’ai adopté un nouveau chien, un chaton et j’ai vu naître des poussins chez moi, j’ai bravé la Manche plusieurs fois malgré les difficultés liées au Covid et au Brexit. J’ai répandu ses cendres à la mer, comme il le souhaitait entre la France et l’Angleterre. J’ai revu la Provence et Les Landes. J’ai mâté des séries magnifiques sur Netflix (Anne with an E, The Queen’s Gambit, Lock and Key…) et j’ai bu des litres de rosé.

J’ai appris la gestion d’une nouvelle vie au jour le jour. Un pas après l’autre comme beaucoup m’ont dit sur Instagram. J’ai lu des livres sur le deuil, sur la mort, sur la vie après la mort, j’ai écouté des podcasts géniaux (Sans toi, Métamorphose, Demain il fera beau…). J’ai survécu, j’ai continué à vivre malgré moi, malgré tout.

Photos prises le 10 janvier, quand 2020 avait encore tout à offrir.

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