C’est au DIY Festival en septembre dernier que j’ai découvert Margaux la créatrice de la marque Filomène Ateliers, qui propose des kits et des ateliers créatifs autour des arts du fil. J’étais en train de finir la rédaction de notre Guide des Entrepreneuses Créatives (avec Sandrine Franchet aux éditions Eyrolles) et bien que les témoignages pour ce dernier aient été tous récoltés et qu’il me fallait encore les relire, je n’ai pu m’empêcher de poser quelques questions à la fondatrice de cette marque créative. Quand je l’ai abordée, elle m’a rapidement dit qu’elle n’avait pas “tout fait dans le bon ordre” mais cela n’importe que peu parce qu’il n’y a pas d’ordre parfait. Margaux vous parle ici de son parcours, de sa nouvelle vie d’entrepreneuse et vous donne aussi quelques conseils.

1. Quel est votre parcours ?

Je suis une jeune maman de 31 ans. J’ai fait des études de commerce et gestion avec une spécialisation achats et approvisionnements. Après avoir travaillé dans quelques maisons de couture prestigieuses (Chanel, Hermès, Maje et Sœur), j’ai décidé de me lancer dans l’aventure passionnante de l’entreprenariat. J’avais envie d’allier les chiffres et le management avec ma passion des activités manuelles pour exprimer ma créativité et faire de mes propres mains.

2.Comment est née l’idée de Filomène ateliers ? Quel en est le concept ?

Je suis moi-même une adepte de broderie depuis mon enfance. J’ai repris la broderie et je me suis mise à la couture puis au tricot au moment de mon mariage pour faire des petites attentions aux invités, et ensuite pour des cadeaux de naissance. Cependant, je ne trouvais pas toujours le temps de parcourir les merceries pour les matières et les fournitures d’une part, puis trouver des modèles/patrons qui me plaisait d’autres part, et enfin des tutoriels pour comprendre le montage. Ce parcours était destiné à une vraie clientèle d’experts et de passionnés. Je voulais ainsi dépoussiérer et démocratiser la couture, le tricot et la broderie, ainsi que répondre à une nouvelle aspiration sociétal à faire soi-même comme source d’épanouissement. J’ai créé des kits simples, tendances et personnalisables, accessibles à tous !

Le concept est de proposer des kits complets avec toutes les fournitures nécessaires à la réalisation. Pour la couture, les tissus sont même prédécoupés ce qui permet de gagner du temps et de passer directement au plaisir de coudre. Les kits sont accompagnés de livrets explicatifs clairs et plaisants, ainsi que de tutoriels vidéos. Enfin, Le packaging est soigné pour tout ceux qui souhaitent faire des cadeaux originaux. On peut réaliser le kit puis l’offrir ou l’offrir pour laisser faire ! De quoi surprendre et faire plaisir !

3.Quelles difficultés/challenges avez-vous du surmonter pour en arriver là ?

Dans le lancement de Filomène Ateliers, le plus difficile a été de trouver de belles matières et fournitures : le sourcing ! Je souhaitais avoir une offre forte et propre à l’univers de Filomène Ateliers avec des matières au maximum responsables. Il a fallu de la patience, de la ténacité et des rencontres pour avoir des premières pistes et avancer pas à pas. C’est aussi stressant de devoir s’engager sur des quantités auprès des fournisseurs et de commencer à les payer alors que je n’avais pas encore le rendu final de la collection. Ouf, ce fut comme je l’espérais voire mieux que je ne pouvais l’imaginer !

Autre moment intense, ce fut la préparation du shooting photos. J’ai cousu moi-même une cinquantaine de modèles, tricoté une quinzaine de pièces et brodé certaines pour que tout soit pris en photo et disponible sur le site internet. C’était couture, tricot et broderie, jour et nuit pour rentrer dans mes délais ! Mais c’est quand même le bonheur de dire que faire soi-même c’est son métier !

4. Que conseillerez-vous à celles qui souhaitent aussi lancer leur business créatif ?

Pour ma part, le travail en amont est important : le business plan. Ce n’est pas la partie la plus créative ni la plus glamour mais on peut le faire à sa manière ! Même s’il s’actualise régulièrement, il permet de ne pas se disperser : aussi bien sur la partie financière (ce qu’on est capable d’investir et ce qu’on va gagner), que produits et image (à qui on s’adresse, quel message on veut faire passer etc.). Ensuite, on peut se faire plaisir sur la partie créative tout en gardant ce cadre directif et rassurant : je sais où je vais !

Autre petit conseil: écouter ! Comme je me suis lancée seule, je  prends les compliments avec plaisir mais je questionne aussi sur les points d’amélioration, de développement ou des conseils. Il faut ensuite faire le tri et ne prendre que les points pertinents, prioritaires et cohérents mais ils me permettent de sortir la tête de l’eau et d’avancer dans la bonne direction.

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