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MIEUX SE CONNAITRE : GRÂCE A LA NATURE

J’ai grandi à la campagne avec un père éleveur de moutons puis exploitant forestier. J’ai passé des journées complètes en forêt. J’en ai voulu en faire mon métier mais la vie en a décidé autrement, ou disons plutôt que j’ai pris une autre direction après la mort de mon père, il y a déjà plus de 20 ans.

Ces deux dizaines d’années sans lui sont finalement passées vite, et dans ce tourbillon cruel qui vous fait oublier la douleur de l’absence quelques instants, elle réapparaît toujours, elle ne s’efface jamais complètement mais elle prend finalement une place un peu plus supportable. Dans cette acceptation, il y a nos racines profondes qui ne peuvent vous nourrir que si vous les laisser faire. Je crois que je n’ai opéré cette reconnexion à la nature et à la terre que récemment. J’ai compris il y a peu que j’avais déjà tout pour être heureuse tel que je le souhaitant avec notamment une vie à la campagne, un jardin et des animaux. Remettre les mains dans le grain et le nez dans la paille quand je m’occupe de mes poules est en réalité l’un des gestes du matin qui me fait le plus de bien. Ce qui à l’évoque était une corvée est devenu un rituel apaisant. J’ai renoué avec mes origines, à ma manière certes, de la façon qu’il m’était possible, sans tracteur ni rémorque mais juste avec mes gants et ma brouette.

C’est dans cet état d’esprit que j’ai été attirée par le travail de Morgane que vous trouverez sur le net sous le nom de “Mi-Tetard Mi Saule”. J’ai voulu en savoir plus sur son travail de “guide nature” alors comme à mon habitude, je lui ai posé quelques questions dont je vous livre ici les réponses. Le but était pour moi d’essayer de faire le lien entre la personne que l’on est et à la nature, le monde connecté à la Terre (et non aux écrans) dans lequel nous évoluons chacun à notre façon.

1. Vous êtes “guide nature” mais en quoi consiste cette activité ? Comment y êtes-vous venue ?

Etre “guide nature” ou “animateur nature” selon les régions, consiste à organiser des animations et des formations, à destination de différents publics pour transmettre des connaissances et une passion de la nature. C’est essayer d’ouvrir les yeux au grand public sur un monde qui les entoure, même en ville malgré ce qu’on en pense, auxquel ils ne sont pas toujours sensibilisé.

Petite j’ai grandi à la campagne, il y a toujours eu un potager. Nous allions chez mon oncle rempoter des boutures dans sa pépinière. Après plusieurs année de fac sans trouver ma voie, et une expérience de wwoofing, j’ai fais la demande pour entrer en fac de guide nature. Les stages effectués pendant cette formation ont fini de me convaincre que le métier était fait pour moi. La demande est assez forte, mais il y a peu d’embauche à cause du contexte économique dans le domaine de l’environnement. J’avais envie de travailler sur les sujets qui me passionnent plutôt qu’uniquement l’un d’entre eux. C’est de ce désir qu’est venu l’idée de devenir entrepreneuse.

2. Quels sont les bienfaits/apports pour les personnes assistant à vos sessions ?

Les personnes qui viennent assister à mes animations, le font dans le but j’imagine de se rapprocher de la nature. L’homme a petit à petit perdu ce lien qu’il avait avec son environnement. Dans certains pays existe encore une vénération du soleil, le lever et le coucher sont encore des moments privilegiés, dans d’autres ce sont les arbres ou certains animaux. Chez nous la société n’est plus consciente de toutes ces petites choses.

Mes ateliers permettent de se rendre compte de l’importance et la nécessité de retrouver cette connection. Régulièrement des clients me disent qu’un goût, une odeur leur rappelle quelque chose de quand ils étaient petits chez leurs grands parents. Ou “mais oui cette odeur de lierre terrestre c’est la même quand lorsque je tonds la pelouse” il y a une comestible juste sous leurs yeux mais ils n’y ont jamais prêté attention. En quelque sorte, les adultes retrouvent leur yeux d’enfants et leurs pouvoir de s’emerveiller. Quand à ceux qui me confient leurs enfants, ils sont généralement conscients que jouer dehors, sentir, toucher, jouer dans la boue, c’est les éveiller d’une manière bien plus pédagogique que n’importe quel jeu vidéo :-).

3. En quoi se rapprocher/reconnecter à la nature permet de vivre mieux et d’en apprendre plus sur soi ?

Je pense que ce contact avec la nature apporte une certaine forme de bien-être, et que vivre moins centré sur nous ou l’euphorie de la société actuelle et plus en phase avec les éléments rends automatiquement plus zen. Beaucoup d’entre nous vivent mal la période hivernale, prendre le temps d’observer que c’est un repos nécessaire, la voir plus comme une phase de transition, réussir à voir la beauté de cette saison (par conséquent passer du temps dehors et prendre le soleil) peut être une bonne thérapie à cette déprime saisonnière.

Je donne aussi des formations sur le jardinage (biologique) qui est de l’avis de tout jardinier la meilleure forme de méditation qui existe ! Une image vue récemment sur les réseaux sociaux m’a aussi fait rire, on y voyait un comparatif entre les accessoires de musculation d’un sportif et ceux d’un jardinier. L’image m’a semblé criante de vérité ;). Une méditation qui permet aussi de se muscler, le jardinage se rapproche en fait fortement d’une séance de yoga ! C’est aussi un pas vers l’autosuffisance alimentaire, mais c’est une autre histoire.

C’est également pour certains un moyen de lutter contre une phobie, pour Halloween j’ai organisé des ateliers sur les animaux “qui font peur” pour démontrer que beaucoup des qualités qu’on leur attribue sont en fait des préjugés, et qu’ils n’ont rien d’effrayant.    On pourrait faire un roman sur les bienfaits que peut nous procurer la nature, mais en voilà déjà un bel extrait !

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