Chaque année c’est la même histoire, avant Noël, avant leur anniversaire, avant les grandes vacances : je fais du tri dans leurs affaires et dans leurs jouets. Avoir trois enfants, deux garçons et une fille, implique un stock important de vêtements même si le petit dernier remet les affaires du second…) et des jouets qui prennent de plus en plus de place. Je n’aime pas jeter alors je garde les boîtes, je mets de côté et je conserve dans un coin de placard qui est plein à craquer, pour les enfants de ma soeur… mais à force l’espace libre diminue et on se dit qu’accumuler autant de jouets ne riment à rien, ils en ont d’ailleurs bien trop pour apprécier chaque jeu.

J’avais déjà entendu parler d’échanges de jeu entre famille, permettant aux enfants de profiter de jeux nouveaux sans avoir à débourser mais je ne connaissais pas le principe de la location de jouets. Quand la créatrice de Kids Box m’a contactée et m’a parlé de son concept, j’ai eu envie d’en savoir plus. Proposer un tel concept est un vrai challenge, les parents sont-ils prêts à changer leurs habitudes ? Comment se lance-t-on dans l’économie circulaire ? Bref, des questions qui appellent des réponses toutes aussi intéressante…

1. Quel est votre parcours ? que faisiez-vous avant de lancer ce concept ?

J’ai un parcours d’économiste et de financière …. Et je dois toujours le conjuguer au présent car je gère Kidsbox en parallèle de mon activité professionnelle (et de maman
également). J’ai un Master en sciences économiques appliquées acquis … fin des années 90. J’ai travaillé quelques années en Belgique d’où je suis originaire et depuis 2001 j’habite au Grand Duché de Luxembourg où j’ai travaillé dans de grandes institutions financières jusqu’à aujourd’hui dans une plus petite société de gestion de patrimoine.

Et depuis la naissance de mon fils en 2010 j’ai créé et j’anime un site et un blog qui recensent toutes les activités pour enfants et pour la famille que vous pouvez faire à
Luxembourg ( NDRL… je ne dors pas beaucoup en effet 😀 !! )

2. Quel a été le déclic ? Pourquoi avez-vous en envie de vous lancer ?

Parce que j’avance dans la vie comme peut être beaucoup de personnes en me donnant des projets et objectifs. A croire que mon job, les deux sites à animer, les activitésscolaires et extra-scolaires de mon fils n’étaient pas assez pour moi !

Sans rire, j’avais vraiment envie de faire quelque chose de plus tangible que les sites internet. Le concept n’existait pas encore en Europe (il existe outre atlantique) j’avais envie d’être la première à le créer. Mieux vaut galérer un peu au départ que d’être la Xème personne qui fait la copie d’une copie de concept déjà existant !

3. Votre concept est novateur, la location n’est pas encore une habitude chez les parents, comment s’y prend-on pour éduquer son audience ?

Exact mais elle tend à le devenir petit à petit. On se rend compte qu’il y a des choses qui sont des dépenses inutiles et que le louer est une bien meilleure solution.

J’entends des personnes qui me disent que c’est «  difficile «  pour des enfants de ne posséder de jouets et qu’ils doivent les rendre ( mais ils vont en avoir de nouveaux grâce aux abonnements). Ce sont les parents qui prennent ces décisions pour de si jeunes enfants.

Pourtant lorsque l’on regarde le temps pendant lequel ils y jouent, l’argent que l’on dépense pour un jouet avec lequel il va jouer peu car il grandit et aura envie (ou les parents/grands-parents/amis/famille auront envie) de leur offrir / acheter des jouets en rapport avec leur âge et leur évolution la solution de location semble la plus adéquate.

On loue des jouets en fonction des envies (tellement changeantes) de son enfant (aujourd’hui il a envie de découvrir des jeux d’imitation et demain des jouets éducatifs) et de l’âge de son enfant. On peut voir également cela du côté stockage, déchets. On stocke et accumule des jouets dans des surfaces de plus en plus petites, et lorsqu’on les (re)découvre les jouets ne sont plus d’actualité… et on les jette !

Ou simplement d’un point de vue écologique, de se dire que les ressources de la planète se sont pas inépuisables, que le fait de louer et de faire circuler les jouets de famille en famille semble être une des solutions pour produire moins et mieux utiliser les ressources de notre planète.

4. Quels conseils donneriez-vous aux entrepreneuses voulant aussi entreprendre au sein de l’économie circulaire ?

GO !

On doit vraiment passer d’une économie linéaire vers une circulaire, de la ligne au cercle, de l’utilisation unique au partage et réemploi. On doit refermer le cycle de vie des produits, des services, des déchets, des matériaux, en développant des valeurs d’usage et de partage des produits, en promouvant l’utilisation efficace des ressources pour obtenir une croissance intelligente, durable et plus responsable.

En tant que diplômée de sciences économiques appliquées je serais curieuse de connaître le discours que les professeurs d’université tiennent à l’heure actuelle dans leurs cours d’économie…