Voilà plus de 4 ans que je n’ai pas lu un roman, 4 ans que je n’ai pas réussi à finir un livre. C’était un Marc Levy. Alors oui il y a bien eu ce livre, type documentaire, sur l’éducation des enfants à la française mais ça ne compte pas vraiment. Est-ce parce que je n’ai plus le temps, est-ce parce que je travaille dans mon lit tous les soirs pour rédiger ce blog, est-ce que mes doigts préfèrent faire défiler les pages du web plutôt que de tourner celles d’un livre ? Une combinaison de tout ça et une grosse fatigue… Et puis il a suffit d’un tout petit rien, quelques minutes dans la file d’attente de cette librairie rouennaise, un samedi qui sent l’orage et la fin de l’été, une couverture qui me plait. J’ai toujours choisi mes ouvrages à leur couverture, sans toujours lire leur résumé. Je me suis rarement trompée. A croire que Camille le savait.

Je n’ai pas aimé le début. Je n’aime jamais les débuts. C’est long, ça me rappelle les rentrées des classes qui durent tout le mois de septembre. Je n’aime pas attendre, je veux qu’on passe à l’action, je veux connaitre la fin alors je m’autorise à lire la dernière phrase : la chute m’évite de refermer le livre et de me laisser sur ma fin. Elle écrit à la première personne et je ne cesse de me demander si c’est de sa vie qu’elle a puisé son histoire. Il y a de ces maux qu’on n’écrit pas sans les avoir vécus. Elle a cet humour cynique et frais qui vous fait sourire en bas de page et vous fait dire qu’après tout, tout ça c’est rien du tout. Ma grand-mère me disait qu’il fallait lire, lire et encore lire pour savoir écrire. Je me dis que Camille a du beaucoup lire, je me dis que je n’ai pas assez lu, je me dis que je voudrais moi aussi écrire un livre. Pas un comme le mien, un vrai livre qu’on lit sur la plage, dans le train ou de ceux qu’on prête à une amie, les pages cornées. De ceux qui se ferment avec légèreté parce qu’on a aimé la fin. De ceux qui mériterait une suite.