Développement, ENTREPRENDRE

Cumuler temps partiel & business créatif

Il y a neuf ans de cela j’étais licenciée de mon emploi de salarié bancaire. Devant l’inévitable, mon état mental et mes obligations familiales, il a fallu improviser. Faire avec ce que je savais faire et me lancer. J’ai suivi plusieurs pistes à l’époque, deux principales. Celles de la formation : j’ai toujours été pédagogue et j’avais des compétences à revendre et celle du blogging qui m’a menée, en partageant ma passion pour les loisirs créatifs à l’entrepreneuriat, spécialité que j’avais – au passage – suivie lors de mes études en école de commerce.

 

Depuis, je cumule ces deux jobs : celui de formatrice et celui de freelance. Le job de freelance regroupant bien des choses : auteur, accompagnatrice d’entrepreneuses, gérante de marketplace du fait-main… Et jongler entre toutes ces activités professionnelles demande pas mal de flexibilité et d’organisation. L’envie de plaquer mon job salarié  revient souvent me tirailler. La frustration est grande quand on cumule et qu’on alterne entre désir et obligation. Le temps alloué à l’emploi salarié est celui que je ne peux pas consacrer à mes projets mais il est rémunérateur et sécurisant. Le confort d’un revenu assuré est bien entendu agréable. Mais le manque de temps pour développer mon activité d’indépendante me tiraille en permanence et pourtant cet équilibre me convient et perdure depuis près de dix ans. Plus longtemps donc que mon expérience de salariée à temps plein.

En discutant avec les entrepreneuses que je suis de près ou de loin depuis presque leur début désormais, je constate une évolution de plus en plus marquée. Le retour au salariat se fait sentir et les raisons sont nombreuses…

 

La sécurité 

S’il est logiquement préférable de pouvoir se donner à 200% sur son projet notamment lors de la phase de lancement, le cumul d’un temps partiel et d’une activité de freelance est un bon moyen de jouer la carte de la prudence pour tester son idée, et se lancer avec précaution. Nombre de business florissants – pour ne pas citer le succès de la Jolie Box (devenue désormais Birch Box) dont vous pouvez retrouver l’histoire grâce au podcast de Génération XX – sont nés alors que leur fondatrice travaillait en entreprise. 

Le manque de sens dans nos boulots salariés nous amène à nous interroger sur notre utilité. Il est légitime de vouloir faire mieux, autrement, plus pour soi, pour les autres. L’entreprenariat s’est démocratisé, grâce au web notamment, et s’il est désormais accessible à un très grand nombre, la réussite n’est pas pour autant facile et encore moins garantie. Pouvoir combiner un temps partiel (il vous faudra en faire la demande et prévenir votre employeur de votre projet) est une sécurité pour se jet avec un filet ! 

Le choix de la bascule vers l’entreprenariat à 100% devra peut-être se faire à un moment donné, ou pas ! Je ressors d’un rendez-vous avec une conseillère de l’APEC (pour les cadres sachez que ces rdvs sont gratuits et permettent de vous faire accompagner sur deux ou trois rencontres quand vous vous posez des questions sur votre parcours professionnel) et grâce à leur test que j’ai pu passer chez moi en ligne, le débrief m’a prouvé que ma situation du moment (combo : job indépendante + temps partiel de vacataire) me convenait !

 

L’entrepreneuse souffre de solitude 

Si les collègues imposés d’une vie de salarié peuvent vous être devenus insupportables, sachez que la solitude de l’entrepreneuse pèse autant sur ses épaules. Les rituels connus de l’arrivée au travail, de la pause, des déjeuners ne rythmeront plus vraiment votre quotidien une fois à votre compte. 

L’entrepreneuriat n’est pas une fin en soi. Ce mode de travail est à la mode depuis plusieurs années. On travaille son business plan, on lève des fonds, on se fait accompagner, on se lance, on se plante…. Pour certains, cette aventure sera un passage – quoiqu’il en soit – formateur  dans leur vie professionnelle. Pour d’autres, elle sera un complément d’activité pour ne pas s’enliser dans une carrière monotone. La solitude ne correspond pas à tout le monde et en fonction de votre personnalité, de votre histoire, (de votre signe astrologique même !), vous ne vivrez pas la situation de la même façon. 

Faire partie d’un réseau de femmes entrepreneuses, d’une communauté d’entrepreneuses créatives peut vous aider à pallier à cette solitude, mais si le “malaise” est trop grand, encore une fois, combiner votre activité d’indépendante avec un job de salarié à temps partiel pourra vous aider. Ce duo a aussi l’avantage de vivre sa vie professionnelle sans se lasser, en prenant dans chacune de vos activités ce qui vous plait et en “oubliant” les moins bons côtés de l’un car ils seront compensés par les bons de l’autre.

Jouez donc la carte de la prudence si l’entreprenariat à 100% n’est pas pour vous pour des raisons financières ou d’organisation. Le choix n’est pas obligatoire, faire les deux est possible. Cela vous demandera peut-être plus de temps pour arriver à accomplir ce qui vous tient à coeur mais cela vous permettra de tester en “toute sécurité” vos idées, de lancer vos projets, de rectifier. Et comme pour toute situation entrepreneuriale, la patience et la résilience seront vos meilleures amies…

2 Commentaires

  1. Callistta

    15 juillet 2019 at 17 h 04 min

    Bonjour, je suis arrivée sur ton site via une recherche sur le Lettering Créatif.
    Ce post me parle, car actuellement je doit faire un changement professionnel, mais j’ai aussi une idée de cumul d’activité.
    Car quitté le salariat comme ça d’un coup, ce n’est carrément pas possible, je n’ai pas les moyens financiers pour cela.
    Par contre moi niveau solitude, rester des jours seules chez moi sans sortir sans voir de gens, mon dieu c’est un bonheur pour moi quand j’ai des journées comme ça.
    Je suis une ours, je n’aime que peu faire de la sociabilisation 🙂

  2. Alexandra

    29 janvier 2020 at 12 h 08 min

    Merci pour cet article qui résonne tellement en moi… Cumuler un job “alimentaire” et son propre business rend la légitimité de l’affaire bien compliqué je trouve, au yeux des autres et aux nôtres. Mais, effectivement, le choix n’est pas obligatoire et mener les deux de front est légitime.

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