MIEUX SE CONNAITRE

Mieux se connaître : grâce aux voyages

Je ne suis pas une grande voyageuse, avant de rencontrer mon mari, j’avais vécu peu d’expériences en dehors de nos frontières. Mes parents ne voyageaient pas beaucoup, nous partions au même endroit en vacances tous les ans, ce que j’appréciais. Je pense que les voyages me faisaient peur et pourtant à l’âge adulte j’ai découvert un univers immense : le reste du monde ! J’ai eu la chance de partir au Canada, aux Etats-Unis, en Chine, en Finlande ou encore au Japon et ce n’est que récemment compris l’adage “Les voyages forment la jeunesse” qui ne me parlait absolument pas.

Les réseaux sociaux ouvrent aussi la fenêtre sur un monde lointain qui n’était avant visible que dans les livres, les magazines ou les reportages (souvenir des soirées Ushuaia de mon enfance chez mes grands parents…) et là tout nous semble possible et accessible en voyant d’autres paysages, d’autres lieux… Instagram est devenu pour moi un vrai petit guide touristique que j’affectionne, j’aime aussi y partager mes ballades anglaises et mes propres découvertes pour donner envie à celles qui me suivent (@thewaistonescottage) de faire aussi un petit détour dans le Kent. Je puise aussi beaucoup de belles adresses , d’astuces et de conseils sur des blogs anglophones et francophones. L’un de ceux que j’aime suivre, c’est celui de Vie de miettes sur lequel May, sa rédactrice, partage chacun de ses voyages et vous verrez combien ils sont nombreux ! Je vous parlais d’elle il y a un peu plus d’un an, ici, sur son travail d’indépendante digitale et nomade. Cette fois, j’ai eu envie de savoir en quoi ces/ses voyages lui permettaient d’apprendre à mieux se connaître… Je vous laisse découvrir ses réponses.

1. A en suivre ton blog, tu as énormément voyagé ces derniers temps, pourquoi tant de mouvement ?

Petite, les voyages me fascinaient et faisaient rêver. Je me suis toujours imaginée voyager “quand je serai grande” afin de mieux comprendre le monde. Dès que j’ai pu et dès l’université, c’est donc ce que j’ai fait… et je suis tombée amoureuse des voyages et ce qu’ils engendraient émotionnellement chez moi !

En voyageant, je me sens libre et légère. Je tâtonne. Je fais des rencontres. J’apprends, oui, voilà, j’apprends beaucoup. Je cherche, je crois, avant tout à m’étonner et à me laisser surprendre. J’ai fait des études de philosophie avec cette idée en tête de l’importance de rester en éveil tout au long de sa vie.

Cela peut paraître contradictoire quand on me voit régulièrement avec mon sac sur le dos, je suis aussi une personne très casanière. Mon appartement est d’ailleurs un lieu essentiel où j’y puise mon énergie et mon équilibre. J’aime les silences et les routines confortables. J’ai d’ailleurs fait le choix de troquer un bureau à l’extérieur contre un plus grand appartement où je peux travailler de chez moi, accueillir mes clients et me ressourcer. C’est une sorte de maison et bureau d’hôtes où le temps semble, au coeur de la ville, suspendu. J’avais besoin de m’ancrer, d’avoir un lieu à moi confortable pour mieux me projeter et partir sereinement à la découverte du monde. Cela me rappelle beaucoup la thèse de Virginia Woolf dans Une chambre à soi sur la nécessité d’avoir une certaine sécurité, souvent matérialisé à travers un lieu, pour pouvoir, expérimenter et créer.

A l’opposé, les voyages m’aident à sortir de ma zone de confort, à aiguiser ma créativité et curiosité, et à partir à la recherche de découvertes, de rencontres et d’inattendu. Ils me permettent, d’une certaine façon, de m’extraire brutalement de mon quotidien et de me questionner sur mes habitudes et mes routines. Je prends du recul. Je me questionne. J’écoute mon intuition. Je ralentis et je vis le moment présent. Ce sont des têtes à têtes essentiels et fondateurs où je prends le temps, à nouveau, de voir le monde et de le questionner avec les yeux d’un enfant.

Que recherches-tu dans les destinations que tu choisis ?

Je recherche, déjà et avant la voyage, à laisser mon imagination vagabonder. Je suis convaincue que le voyage commence au moment où l’on envisage de s’y rendre.

A l’image d’un tableau impressionniste, j’ai un imaginaire très flou et coloré de la destination avant de partir et j’aime cette naïveté-là. Je tiens à me laisser surprendre et je ne planifie absolument rien avant de partir. Je n’achète pas de guide non plus.

Je sais que la destination se révèlera à partir de mon propre regard, de ma sensibilité et de mes émotions. J’ai confiance en ma capacité à m’émerveiller de tout et surtout de chaque lieu. Cela ne veut pas dire que j’ai envie de m’installer dans chaque ville ou pays que je visite, mais que je sais trouver le beau dans chaque destination – cela fonctionne d’ailleurs aussi très bien pour les personnes.  

Sur place, j’aime prendre le temps de me créer un quotidien hors de chez moi et d’écouter mon intuition et mes envies. Je voyage beaucoup mais je suis rarement en vacances. Je me crée des habitude et des rituels éphémères. Travailler dans un café est le lieu parfait pour sentir l’énergie d’une ville et y rencontrer ses habitants.

J’aime dire que ces escapades sont des bulles créatives où je me retrouve, loin de mes repères, et où je prends le temps d’imaginer, de rêves, d’écrire et de photographier ! J’ai d’ailleurs hâte de partir, à nouveau, pour me plonger dans l’écriture des futures affiches de Les mots à l’affiche. J’aime m’éloigner de mon quotidien et de ses exigences pour créer et écrire.  

  1. Qu’as tu appris sur toi à travers ces voyages ?

Les voyages m’ont beaucoup appris sur mon mental, sur mon corps et aussi sur ma culture (je ne me sens jamais aussi française qu’au bout du monde !).

Les voyages ont mis en lumière mes pensées limitantes comme le fait, par exemple, que les moments de bonheur ne se méritent que s’ils sont partagés (je ne sais pas d’où vient cette drôle idée, mais qu’est-ce qu’elle est triste !). J’ai également compris que j’étais beaucoup plus forte et téméraire que je ne le pensais ou qu’on me l’avait laissé penser.

Alors, oui, je peux voyager seule en Amérique latine, en Asie ou au Moyen-Orient. Oui, je peux parler anglais, espagnol et italien et parvenir à me faire comprendre. Oui, je peux louer une voiture seule et partir en roadtrip : tout ira bien !

Oui, je suis introvertie et ce n’est pas grave. Cela ne m’empêchera pas de faire des rencontres. Cela prendra juste parfois un peu plus de temps. Oui, je ne suis pas sportive et je peux, pourtant, marcher plusieurs jours dans le désert ou la montagne et y prendre beaucoup du plaisir. Mon corps est incroyablement fort. Je peux aussi savourer un bon repas dans un restaurant en tête à tête avec moi-même et m’offrir une nuit d’hôtel dans un endroit incroyable. Oui, je le mérite et c’est formidable, non ?

Ont-ils fait de toi une nouvelle personne ?

Ils n’ont pas fait de moi une nouvelle personne, ils m’ont révélé et m’ont appris à mieux me connaître. C’est tellement simple de se fuir lorsqu’on est pris dans son quotidien et que notre entourage à sa propre façon de nous voir et de nous définir.

Chaque voyage me permet de prendre du recul. A chaque fois que je rentre, je me sens forte, inspirée et prête à déplacer des montagnes !

3.Tu connais certainement le proverbe “les voyages forment la jeunesse”, en quoi selon toi voyager en France et à l’étranger permettent d’apprendre à mieux nous connaître ?

Je crois que les voyages forment, oui. Ils permettent de relativiser sur beaucoup de choses, et de comprendre que notre carte intérieure n’est pas le territoire. Loin de notre confort, de nos amis et de notre famille, on trouve les solutions en soi. On n’a plus le miroir de notre entourage pour nous renvoyer qui on doit être.

Les voyages sont un apprentissage de soi à travers l’inconnu.

Quels conseils donnerais-tu aux entrepreneuses qui comme moi sont frileuses à l’idée de quitter leur nid douillet ?

Pour les personnes qui n’ont pas envie de voyager, je crois qu’il ne faut absolument pas se forcer.

Si en revanche, on en ressent le désir et que l’on a juste peur, alors, je dirai de foncer, mais, surtout, en douceur et à son rythme ! Je dis souvent que lorsque j’ai peur : je saute. Pourtant, ce n’est pas tout à fait vrai. Si j’ai peur et que j’en ai envie, et seulement, si j’en ai envie, je saute ! L’envie est fondamentale. Cela ne sert à rien de se forcer.

C’est d’ailleurs drôle parce que je suis la personne qui n’a jamais sauté d’un plongeoir à la piscine et c’est très bien comme ça. Cela ne m’a jamais fait vraiment envie. Par contre, j’ai toujours rêvé d’écrire un livre ou de faire un trek de plusieurs jours même si cela me faisait très peur et si je doutais de mes capacités. Alors, et doucement, je l’ai fait !

Pour un conseil plus pratique, si on souhaite voyager, on peut commencer en s’offrant une journée juste à soi que cela soit dans sa ville ou à une ou deux heures de chez soi. Cela peut être l’occasion d’aller boire un café au soleil, au cinéma ou encore de déjeuner au restaurant et de découvrir la ville d’un autre regard. L’idée est d’oublier sa routine, d’écouter ses envies et de prendre du temps pour se retrouver soi. Peu à peu, on pourra partir un peu plus loin et un peu plus longtemps !

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