DEUIL, VIVRE SLOW

Deuil & Confinement

Ecrire ici n’est pas facile, je me force, je m’oblige pour avancer tout doucement, parce qu’il n’y a rien de mieux que de faire pour éviter de ne rien faire, du moins c’est comme cela que je fonctionne. La parole comme l’écriture sont les essences même de la thérapie. Je n’ai pas de mal à parler de moi et j’aime écrire. Et si j’ai écrit de nombreuses fois sur la mort de mon père et sur les conséquences de son départ sur ma vie d’adulte, je ne m’attendais pas de si tôt à écrire désormais sur la mort de l’homme que j’aimais, le père de mes enfants.

Deuil et confinement. Deux mots que je n’aurais jamais cru écrire ici, écrire tout court d’ailleurs. Pour celles qui me suivent sur Instagram ( @sophiecharlottechapman), vous avez appris le décès de mon mari le 14 février dernier. Parti brutalement, sans prévenir, à tout juste 46 ans me laissant seule avec nos trois enfants. Trois jours après mon dernier article sur ce blog, article qui me paraît bien futile désormais.

Six semaines ont passé, deux semaines de rapatriation sans fin, deux semaines d’obsèques en France puis en Angleterre. Quatre semaines hors du temps, pendue à mon téléphone, le coeur en miettes, les larmes en maquillage naturel….  Et puis quand j’ai cru qu’un semblant de vie à la normale nous attendait, alors que nous rentrions en France, laissant derrière moi les cendres de mon mari dans son pays, une autre épreuve nous attendait, celle du confinement annoncée le 16 mars au soir.

Deuil et confinement. Une épreuve dans l’épreuve. Du jour au lendemain, nous qui venions de passer un mois entourés de membres de notre famille, nous nous sommes retrouvés seuls chez nous, coupés de tout contact social. Au moment où les enfants avaient le plus besoin de retrouver leur vie, leurs amis, leurs envies… tout s’est à nouveau arrêté pour eux. Et dans ce cocon, que nous appelons maison, nous sommes ici tous les quatre à attendre le droit de retrouver ceux que nous aimons. Le compte n’est plus bon, mon petit dernier me disait encore “avant nous étions cinq, et à cinq c’est mieux”. Il va falloir recomposer cette nouvelle équation avec des variantes encore inconnues.

5 Commentaires

  1. Laure

    31 mars 2020 at 16 h 21 min

    Je vous embrasse fort, toi et tes enfants aussi… Je ne m’aventurerai pas dans des mots qui risquent d’être maladroits, mais je voulais te remercier pour ce billet et t’encourager à continuer à nous aider, nous, entrepreneuses, parce que tu le fais bien :-).
    à bientôt !

  2. ARLETTE DOROTHEE

    31 mars 2020 at 23 h 06 min

    Je ne suis pas entrepreneuse mais depuis longtemps je suis votre blog un moment d evasion fortement apprécié
    Lisant votre message je suis attristée atterrée par la nouvelle et ne sais rester indifférente mais impuissante
    Mes pensées vous accompagne à vous 4 maintenant
    Amicalement

  3. Catherine T

    1 avril 2020 at 13 h 57 min

    Très touchée par votre témoignage. Effectivement, il est difficile de trouver les bons mots face à ce qui vous est arrivé. Je compatis sincèrement à votre peine. Aujourd’hui, nous traversons un traumatisme collectif qui s’ajoute à votre drame familial. Je vous souhaite te trouver toute la force nécessaire pour surmonter cette période si étrange . Bon courage à vous. Catherine.

  4. Melanie

    2 avril 2020 at 22 h 40 min

    Mon beau père (mari de ma mère) est décédé le 29/02. Quand j’ai compris que le confinement aller être mis en place j’ai pris mes enfants et je suis partie chez ma mère. Impossible de la laisser seule chez elle 15 jours après la perte de son mari. Et au final c’est aussi dur pour moi, vivre le confinement dans cette maison, j’ai l’impression qu’il va arriver, je repense à tous ces moments où il était encore là. Ça plus le confinement avec des enfants encore petits c’est difficile. Je pense beaucoup à vous.

  5. Solenne

    6 avril 2020 at 14 h 21 min

    Je crois qu’il n’y a aucun mot qui puisse être dit pour soulager votre douleur et votre peine, quand bien même on l’a vécue ou on la partage. Je voudrais vous dire qu’avec beaucoup de temps, on apprend à vivre avec la douleur, le manque; mais c’est encore trop tôt pour l’entendre .
    Je vous envoie de douces pensées pour vous et vos enfants.

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