ENTREPRENDRE, Parcours

Parcours : Elle crée sa marque de produits zéro déchet

C’est sur un marché de créateurs que j’ai découvert le travail de Marion, créatrice de la marque de produits fait-main au service du Zéro Déchet, thématique que j’aime aborder sur le blog (je vous parlais il y a déjà un moment de mes nouvelles habitudes zéro déchet). Marion était en train d’animer un atelier créatif quand je me suis arrêtée sur son stand alors je lui ai proposé quelques temps après de se présenter ici sur le blog.

1.Quel est votre parcours et comment êtes-vous arrivée au Zéro Déchet ?

Je suis née en région parisienne puis très vite arrivée en Normandie où j’ai grandi entre ville et campagne. Dès mon plus jeune âge, je me suis passionnée de chevaux et cela ne me quitte pas. Un besoin d’être en contact avec les animaux, la nature. Petite je voulais être monitrice d’équitation mais on me répétait sans cesse qu’il était préférable que j’ai un métier qui “paie” bien afin d’avoir mon cheval et pouvoir l’entretenir. J’ai fait des études en Information-Communication au Havre où j’ai rencontré mon mari, puis une licence de documentaliste d’entreprise sur Rouen. J’ai travaillé pendant 7 ans en tant que documentaliste dans divers secteurs d’activité. Entre temps, après avoir vécu quelques années au Havre, nous avons déménagé en campagne avec mon mari et nous avons eu la chance d’avoir une maison avec un terrain potager: les mains dans la terre on se sent bien! Nous avons acheté la plupart de nos meubles d’occasion que nous avons retapé, le seconde main ça nous connaît.

Je n’ai jamais été attirée par les plats préparés, ma mamie cuisinait très bien et j’allais souvent dès le plus jeune âge dans de bons restaurants. C’est donc naturellement que j’ai choisi de consommer des produits bio et au fur et à mesure locaux.

En 2014, j’attendais mon premier enfant et la grossesse a renforcé mon envie de naturel. J’ai commencé à réduire ma consommation de cosmétiques, voir ce que je pouvais confectionner moi-même. Je dis souvent que « ma maison s’est transformée en laboratoire et mon corps en cobaye » . Et dans cette première démarche de vouloir tout faire moi-même, je me suis retrouvée entourée d’emballages et de produits venant du bout du monde… J’ai revu ma façon de consommer, j’ai réduit mes déchets et favorisé les produits locaux. J’ai fait de nombreux tests, j’au eu des échecs (et j’en ai encore). après la naissance de ma fille j’ai eu envie de changer de voie professionnelle. C’est quelques années plus tard et un deuxième enfant que le déclic a eu lieu. J’organisais un atelier Visage au naturel pour l’EVJF d’une amie. Nous étions une quinzaine et pendant 2 heures j’ai partagé mes astuces tout en apportant une touche très conviviale (un atelier où on ne rigole pas, c’est un échec pour moi), à la fin de l’atelier, les participantes m’ont dit « maintenant, tu sais ce qu’il te reste à faire! ». L’idée a germé et j’ai vu une publication Facebook pour participer à la Femmes&Challenge Academy. C’était en mai 2018, le nom de mon concept était déjà là: l’Ortiellerie. J’ai été sélectionnée à l’écrit puis validée à l’oral. Quand on m’a annoncé en Juillet que j’étais retenue, je n’ai pas arrêté de me répéter: « Je vais créer mon entreprise! ». La formation a eu lieu de septembre à novembre. J’ai été l’une des lauréates. Quand on voit que des personnes extérieures nous font confiance, c’est une vraie récompense!

2.Vous mettez l’accent sur la consommaCtion mais qu’est ce que ce mot/concept veut dire et comment peut-on nous aussi devenir des consommaCteurs ?

En effet c’est une notion qui me tient à coeur car quand on parle de Zéro déchet on ne voit que l’emballage, hors certains produit vrac viennent de pays lointains. Je préfère acheter à un producteur bio local qui a un emballage et lui faire remonter l’information comme quoi j’aimerais l’avoir en vrac. C’est là où le mot “consommateur” prend tout son sens: réfléchir avant d’acheter. C’est une démarche qui consiste à se dire: en ai-je besoin? Puis-je en trouver d’occasion? Où le produit a-t-il été conçu?

Sur mon site web, j’ai décidé de créer les «portraits Zéro déchet» afin de faire découvrir des producteurs locaux, épicerie vracs et artisans et montrer aux consommateurs qu’il existe des alternatives aux supermarchés.

3. Comment avez-vous pensé et pensez-vous encore au quotidien votre marque : sur le fond comme sur la forme (appel à prestataires, réflexion…) ? Quelle en est sa/ses missions ?

Le nom de l’Ortiellerie m’est venue comme une évidence. Ce qui étonne mon entourage c’est que nous cuisinons des plantes peu courantes et en particulier l’ortie (en tisane, en tarte). Au départ on se demande pourquoi manger cette « mauvaise herbe » mais quand j’explique que c’est l’une des plantes qui est la plus riches en minéraux, on la regarde autrement.  C’est exactement le regard que nous avons actuellement sur la nature aujourd’hui: on a oublié à quoi elle servait.Je voulais faire connaitre l’Ortie, la faire devenir la « star » des plantes, alors le nom Ortiellerie: la fabrique à nature, c’était parfait! Mon objectif avec l’Ortiellerie, c’est de rapprocher mes stagiaires de la nature. De donner des astuces d’entretien qui sont non-nocives et souvent gratuites (la recette de la lessive à la cendre par exemple!). Dans mes ateliers, j’essaie de travailler avec un maximum de produits qui respectent mon éthique et qui sont facilement reproductibles en rentrant chez soi.

Le but c’est de reproduire les recettes! Alors oubliez les balances, les thermomètres et les produits sans traçabilité: pas chez moi! Dans mes créations textiles c’est pareil: j’utilise des tissus issus du ré-emploi, je fais travailler un Esat à côté de chez moi. Et même dans mes partenariats je favorise le local! L’agence de communication qui a réalisé le site web est havraise. A chaque fois je fais des rencontres que je n’aurais pas eues si je travaillais avec un interface web seul.

4. Votre offre d’ateliers est développée, comment l’avez-vous pensée ?

J’ai élaboré différents thèmes qui s’adressent a un public varié car nous sommes tous concernés par l’environnement. Mes ateliers ont un fil conducteur, je pense particulièrement à l’atelier « mon visage au naturel » qui apprend une routine de soin du visage parfaitement naturelle et économique. Je me suis beaucoup appuyée sur ma vie quotidienne pour voir en quoi je pouvais aider les personnes qui veulent réduire leurs déchets. Mais il y a un point d’honneur que je mets dans mes ateliers: l’humour. Le sujet du Zéro déchet peut faire peur, on peut culpabiliser, se sentir nul par rapport à d’autres. Les ateliers de l’Ortiellerie c’est avant tout un moment de rire et de partage. Ce que j’aime c’est transmettre avec humour, en sortant d’un atelier je connais bien mes stagiaires et ces échanges m’apportent beaucoup. Aucun atelier ne se ressemble, ils évoluent avec moi et mes diverses expérience et découvertes!

Pour suivre Marion et son travail :

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